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Le Japon fête ses un an sans nucléaire (Greenpeace)

Le Japon fête ses un an sans nucléaire (Greenpeace)

"Il y a un an jour pour jour, le Japon mettait à l’arrêt le dernier réacteur encore en fonctionnement dans le pays (Ohi 4, dans la préfecture de Fukui)" apprend-on lundi 15 septembre sur le site de Greenpeace.

Article initialement paru sur le site greenpeace.org.

"Il y a un an jour pour jour, le Japon mettait à l’arrêt le dernier réacteur encore en fonctionnement dans le pays (Ohi 4, dans la préfecture de Fukui), apprend-on lundi 15 septembre dernier sur le site de Greenpeace.  Depuis, la totalité du parc du Pays du soleil levant est… endormi. Pour ne pas dire plongé dans un coma profond.

Le Japon est la 3ème puissance économique mondiale. Avec 130 millions d’habitants et 48 réacteurs nucléaires, il est l’un des pays les plus nucléarisés au monde, devancé uniquement par les États-Unis et la France. Bien que tous ses réacteurs soient à l’arrêt depuis 12 mois, le Japon n’a déploré aucune panne générale d’électricité, ni de baisse de tension. En réalité, si on cumule les temps de mise à l’arrêt des 48 réacteurs, on arrive à 152 ans, soit plus d’un siècle et demi sans production d’électricité nucléaire.

Sobriété, efficacité et mobilisation citoyenne

Les efforts réalisés par la population en matière d’efficacité énergétique et d’économies d’énergie se sont traduits par une baisse de la demande en électricité équivalant à la production de 13 réacteurs nucléaires. Dans le même temps, les Japonais ont installé des milliers de micro panneaux solaires photovoltaïques (23 000 foyers s’équipent chaque mois). Le solaire photovoltaïque a connu un essor massif et rapide dans le pays : en 2013, le Japon est devenu le 2ème marché national dans le monde, derrière la Chine.

Certes, une nation qui, pendant un demi-siècle, a construit sa politique énergétique sur les combustibles fossiles et le nucléaire ne peut pas, du jour au lendemain, passer au “tout renouvelable” et cesser totalement d’émettre du CO2.

Mais contrairement aux idées reçues, les émissions de CO2 n’ont pas explosé à cause de la mise à l’arrêt des réacteurs nucléaires japonais. C’est-à-dire que la courbe ascendante et insoutenable des émissions a continué à se poursuivre, mais cela n’est pas à mettre sur le compte de l’arrêt du nucléaire. Par exemple, un coup de projecteur montre que l’augmentation était de 8% entre 2010 et 2012, puis de 7% entre 2012 et 2014… À titre de comparaison, la France a vu elle aussi ses émissions augmenter en 2013, malgré ses 58 réacteurs.

Mais les renouvelables sont l’avenir et l’avenir est déjà en marche au Japon, D’ici à 2020, les renouvelables pourraient fournir plus de 40 % de l’électricité du pays, d’après le scénario établi par Greenpeace Japon.

Une industrie comateuse à débrancher

Au Japon, l'industrie nucléaire s’est effondrée. Si elle était déjà en déclin au niveau mondial avant Fukushima, l’impact de la catastrophe a accéléré la tendance et dopé la croissance des renouvelables. Dans les sondages, les Japonais se prononcent en majorité contre le redémarrage des réacteurs. Après tout, cela fait un an qu’ils vivent sans électricité nucléaire. Pourquoi risquer une nouvelle catastrophe avec une technologie dépassée, dangereuse et inutile ?

Les efforts du gouvernement conservateur de M. Abe pour remettre le nucléaire rapidement sur les rails ont jusqu’ici échoué. Le redémarrage des deux premiers réacteurs sur la liste (ceux de Sendai, dans la province de Kagoshima) fait face à de nombreux obstacles, notamment à des risques sismiques et volcaniques. Les riverains de Sendai se sont tournés vers la justice pour demander une injonction contre l’exploitant (Kyushu Electric) et le gouvernement, et les empêcher de rouvrir le site nucléaire.

Plutôt que de chercher à tout prix à défendre l’industrie nucléaire, le gouvernement japonais ferait mieux de consacrer son énergie à la gestion de la catastrophe de Fukushima, qui est toujours en cours, et au soutien des centaines de milliers de personne touchées par l’accident. Il devrait aussi impulser une politique énergétique basée sur les renouvelables et l’efficacité énergétique, et préparer des plans de démantèlement des réacteurs nucléaires, qui sont vieux et dont la mise aux normes de sûreté post Fukushima va être hors de prix.

Lire l'article original sur www.greenpeace.org.

 

 

 


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