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  • 21 novembre 2024
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La quête de vision, un rite amérindien pour aller plus loin dans son chemin vers la guérison (Entretien)

La quête de vision, un rite amérindien pour aller plus loin dans son chemin vers la guérison (Entretien)

Passer plusieurs jours dans la forêt, sans parler à quiconque et en jeûnant, c’est un rituel que pratiquent les Lakotas. Appelé « quête de vision », ce moment sacré et de reconnexion avec soi se pratique aussi aujourd’hui parmi les Occidentaux. Notre journaliste l’a expérimentée en France, accompagnée par Océane Allessi-Ravasini, praticienne en chamanisme, avec qui elle s’est entretenue.

Nexus : Bonjour Océane, tu es praticienne en chamanisme depuis maintenant 25 ans et tu proposes notamment des « quêtes de vision », que ce soit sur l’île de la Réunion ou en métropole. Nous aimerions en savoir plus sur cette pratique.

Océane Allessi-Ravasini : Bonjour Estelle, très heureuse de pouvoir éclairer le plus grand nombre…

C’est quoi être « praticienne en chamanisme » ?

Nous avons vécu divers traumatismes à différentes époques de notre vie, ce qui a conduit plusieurs parties de notre âme à nous quitter. Les conséquences de ces pertes d’âmes sont nombreuses : mal-être, tristesse, dépression et la plupart des maladies. Le praticien en chamanisme a les capacités de voyager dans les trois mondes pour récupérer ces fragments d’âme et les insuffler à la personne, mais avant, il lui faudra faire un nettoyage énergétique pour préparer vibratoirement la personne à recevoir ces fragments.

Peux-tu nous dire ce qu’est une « quête de vision » ?

Une quête de vision, c’est une retraite de trois jours dans la nature, un jeûne, dormir près de la mère Terre, pratiquer certains outils chamaniques, comme trouver son animal totem, transe pour lâcher le mental, sweat lodge (hutte à sudation) pour se purifier et sans aucune absorption de plantes, un rituel avec des prières.

Dans quel genre de lieu(x) et comment se déroule-t-elle, concrètement ?

Dans la forêt.

Faut-il être « initié » pour pouvoir en organiser ?

Oui, j’ai eu la chance de rencontrer une Amérindienne, Francine, qui a eu un enseignement par les Lakotas. Elle m’a transmis son savoir (quête de vision, sweat lodge, roue de médecine). Elle pratique en Louisiane où elle vit et son nom de praticienne est Flèche Droite.

Pourquoi en organises-tu ? Qu’est-ce qui t’anime en profondeur et que tu as envie de transmettre, de partager ?

La quête de vision est un rite de passage, et personnellement cela m’a permis de rencontrer les esprits ; il s’y passe des choses en fonction de notre évolution qui nous font grandir.

J’aime transmettre, je propose des soins et des formations et, une fois par an, une quête de vision pour aller sur le terrain. Il n’y a rien de luxueux, on est sur la terre, les arbres nous entourent, pendant un moment on oublie ses privilèges pour rester humble face à la nature.

Pour aider les gens à aller plus loin dans leur chemin vers la guérison.

Quel est ton rôle plus précisément lors d’une quête de vision ?

Nous sommes plusieurs pour amener un groupe, j’ai souvent un ou deux gardiens du feu, qui vont s’occuper du feu (pour chauffer les pierres pour la sweat lodge). Nous sommes des passeurs d’âmes, nous accompagnons les personnes à se dépouiller de leur ego, à retrouver leur enfant intérieur, nous cherchons du bois dans la forêt, nous montons la sweat lodge, j’explique le rôle de chacun, j’anime les sweat lodges, je prépare aussi pour leur retour un repas au feu de bois.

Comment fais-tu en sorte que ce moment soit le plus sécurisant possible, que ce soit physiquement ou psychiquement, pour les participants ?

Je choisis une forêt privée avec autorisation des propriétaires pour faire du feu. Les personnes doivent trouver un endroit pour se poser deux nuits et une journée complète, elles seront seules et auront juste de l’eau, on laisse au camp les téléphones, et tout le reste, on doit vivre le dépouillement et le contact avec la Terre. Les gardiens du feu vont régulièrement sur le terrain, sans se faire voir, pour être sûrs que tout se passe bien.

Cependant, les personnes acceptent les risques au départ.

Est-ce que quand tu proposes une quête de vision aux Occidentaux, elle se passe exactement de la même façon qu’avec les peuples pour qui c’est un rituel sacré « habituel » ? Quelles sont les différences ?

Les autochtones restent plus longtemps dans la forêt, un ou deux jours de plus.

Tout dépend de leur chamanisme, certains utilisent des plantes pour les visions. Ils ont sûrement des prières particulières ou d’autres rituels.

Est-ce que tout le monde peut participer à une quête de vision ?

C’est un rite de passage, tout le monde en a besoin. J’ai eu quelques ados, on va dire à partir de 16 ans avec l’autorisation des parents.

Qu’est-ce que cette quête de vision a pu provoquer de bénéfique et de durable chez les participants ? Peux-tu nous citer un ou deux exemples qui t’ont marquée ?

J’ai le cas d’une personne qui a voulu faire sa quête de vision alors qu’elle n’était pas en grande forme, difficulté à marcher, à respirer, surpoids, bref, je l’ai vue arriver en mauvais état, avec une canne, et quand elle est revenue de sa quête son 3e jour, elle marchait mieux, sans la canne, elle était transformée. Je l’ai revue quelques mois plus tard, elle avait perdu 20 kg, elle prenait soin d’elle, une belle transformation.

J’ai eu des personnes qui ont changé leur alimentation, d’autres qui ont pris conscience de leurs parties sombres et qui ont travaillé sur elles, d’autres sont sorties de la dépression en changeant leur regard sur la vie.

Y a-t-il des risques à participer à une quête de vision et lesquels ?

Il n’y a pas de risque, plutôt un défi, soit cela apporte une force intérieure, soit rien, donc pas de soucis.

Est-ce que cela s’est déjà « mal » passé pour certains participants ? As-tu un exemple ?

J’ai eu une personne qui a eu des maux de tête, elle a préféré partir, une autre est partie parce qu’elle ne supportait pas la pluie, malgré une bâche. C’est vrai que lors de cette quête, nous avons eu de grosses pluies, mais elle est la seule à avoir abandonné. Il y a aussi ceux qui ne supportent pas de ne pas fumer.

Selon toi, est-ce qu’il serait bon que nous, Occidentaux, en fassions régulièrement ? Quels bienfaits cela nous apporterait-il ?

Oui, malheureusement, les rites de passage pour les Occidentaux, c’est souvent la maladie, l’accident. Il serait bien lors d’un changement de vie de faire ce rite de passage, je le recommande. Cela nous aide à passer à autre chose, à laisser le passé derrière soi, à mieux nous connaître, à faire de meilleurs choix, à retrouver la joie, parfois même l’envie de vivre.

Quelle est l’utilité du chamanisme en Occident, selon toi ?

C’est un rite de passage, nous éviter de gros clashs, et surtout nous relier à la mère Terre, se spiritualiser.

Est-ce que le chamanisme pratiqué par et pour des Occidentaux peut être galvaudé, dénaturé, voire dangereux pour des personnes qui n’ont pas l’habitude d’aller explorer certaines dimensions de conscience ?

Je pense que les Occidentaux qui pratiquent le chamanisme le font avec bienveillance et ont eu des guides pour leur propre rite de passage, j’ai confiance en l’humain et en sa bienveillance, et j’ai confiance également dans les énergies chamaniques, qui font le tri…

Comment bien choisir la personne avec qui faire ce genre d’exercices ?

On choisit instinctivement ce qui nous correspond, donc laissons notre intuition nous mener là où nous devons aller.

Veux-tu ajouter quelque chose ?

La quête de vision est le plus magnifique rite de passage, les esprits savent exactement ce dont nous avons besoin, et chacun y trouvera des réponses, des visions, des connexions, c’est très personnel. Les chamanes autochtones disent que tu es considéré comme un guerrier si tu es capable de faire une quête de vision, et le cadeau, c’est une plume de rapace. Lors de ce rite de passage, c’est mourir et renaître, c’est retrouver son Êtreté, c’est se connecter à la nature et au Divin.

Le chamanisme est une voie de développement pour la manifestation de la liberté, de la force et de l’amour intérieur.

Mitakuye Oyasin

Propos recueillis par Estelle Brattesani

 

✅ Site d’Océane Allessi-Ravasini où découvrir toutes ses séances en présentiel ou à distance, ainsi que son programme de formation en métropole en mai et juin 2024 : https://traditionsancestrales.fr/

✅ Lire notre article « Le supramental : voie vers “l’homme nouveau” ou dogme intouchable ? » dans notre n° 151 (mars-avril 2024) :

Image principale par Joe de Pixabay


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