Royaume-Uni : le nombre de décès imputables à la Covid-19 surévalué, d’après le secrétaire d’État à la Santé

Sajid Javid, le secrétaire d’État à la Santé et à la Protection sociale au Royaume-Uni, a admis que le taux de mortalité élevé dû à la Covid-19 était faussé. La raison ? Les personnes décédées d’autres causes, mais positives au virus. Il a révélé que les chiffres quotidiens du gouvernement pourraient ne pas être fiables, car les données de l’Office for National Statistics (ONS), le Bureau des statistiques nationales britanniques, montrent qu’en réalité, moins de décès que ceux régulièrement annoncés sont enregistrés pour Covid.

Le journal anglais The Telegraph, dans un article du 19 janvier 2022, révélait que Sajid Javid avait reconnu que les chiffres quotidiens officiels des décès liés à la Covid-19 étaient surévalués, car des personnes mouraient de maladies non liées à ce virus, bien qu’elles aient été testées positives.

◆ Les chiffres officiels surévalués de 44 % ?

Mercredi 19 janvier 2022, 359 décès ont été signalés en Grande-Bretagne pour cause de Covid, mais le ministre de la Santé a déclaré que de « nombreuses » personnes pourtant incluses dans le décompte « ne seraient pas nécessairement mortes de Covid ». Cette annonce a été faite après que les données concernant les décès de l’Office for National Statistics (ONS) ont montré un écart important dans les enregistrements hebdomadaires des décès par rapport aux chiffres publiés par le gouvernement.

Pour la semaine se terminant le 7 janvier, l’Agence britannique de sécurité sanitaire a signalé 1 282 personnes décédées dans les 28 jours suivant un test positif au coronavirus. Cependant, les données de l’ONS montrent qu’il n’y a eu que 992 enregistrements de décès avec Covid, mentionnés sur le certificat de décès au cours de cette semaine.

Pour les décès dont la Covid-19 était la cause principale, la différence est encore plus marquée, avec seulement 712 enregistrements, ce qui signifie que 44 % des chiffres quotidiens communiqués par le gouvernement au cours de cette semaine pourraient ne pas être de véritables décès dus à ce virus.

◆ Le variant Omicron responsable ?

Lors d’une conférence de presse, M. Javid a prévenu que les chiffres quotidiens n’étaient plus fiables en raison de la flambée des infections à Omicron : « Nous estimons qu’environ 40 % des personnes sous Covid à l’hôpital sont là, non pas parce qu’elles ont la Covid, mais parce qu’elles l’ont par hasard, c’est ce qu’on pourrait appeler une infection accidentelle. » Il a ajouté : « C’est presque le double du pourcentage que nous avons vu avec Delta, et c’est important parce que beaucoup de personnes qui étaient Covid-positives dans les 28 jours précédant leur décès ne seraient pas nécessairement mortes de Covid. »

Susan Hopkins, conseillère médicale en chef de l’Agence de sécurité sanitaire du Royaume-Uni, a déclaré : « Nous considérons les décès dans les 28 jours comme un indicateur avancé et nous le surveillons très attentivement. Mais il ne tient pas compte des personnes qui sont décédées avec la Covid » et non à cause du virus. Un élément pourtant capital, effectivement.

◆ Mises en garde contre des chiffres de décès faussés

En décembre, les experts avaient prédit qu’une hausse aussi importante des cas d’Omicron entraînerait des chiffres de décès faussés, car un certain nombre de personnes testées positives seraient de toute façon mortes naturellement. Le taux de mortalité de janvier est d’environ 0,09 %, selon l’ONS. Le journal The Telegraph indique que sur une journée comptant 244 000 contaminations, on peut s’attendre à ce que 219 de ces personnes meurent naturellement au cours du mois suivant, mais qu’elles seraient pourtant toutes comptabilisées dans les données Covid…

Les derniers chiffres pour la Grande-Bretagne montrent que 44 % de tous les patients Covid actuellement hospitalisés l’ont été pour des raisons autres que le virus, et sont des cas « accidentels ».

Quand la France se posera-t-elle ces questions ?

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